Bonjour à tous,
Me revoilà avec un petit article, celui-ci traitera de l’analyse d’un malware récent : naked.com.
Cette analyse m’a prit pas mal de temps en effet, j’y est donc consacré deux semaines (ce qui explique l’absence de post la semaine dernière).
Ceci dit, celui-ci sera un peu plus long.
Conseils préliminaires :
-Tous d’abord, si vous comptez lancer le vers, munissez vous d’une machine virtuel (vmware par exemple).
Personnellement j’ai utilisé vmware, avec une machine virtuel où j’y ai installé Windows.
-Ensuite je vous conseil d’utiliser la fonction ’snapshot’ de vmware, celle-ci permet de prendre une image du système tel que, au cas ou vous voudriez revenir avec un système vierge de toute infection, on charge l’image de notre Windows et nous revoilà avec un système vierge.
-De plus, des outils sont nécessaire pour analyser un peu le malware, on ne peut pas se passer de désassembleur et d’un débuggeur bien évidemment.
En ce qui me concerne, j’utiliserais IDA ainsi qu’OllyDbg en tant que débuggeur.
Je voulais aussi ajouter que IDA est vraiment un outil, tout simplement merveilleux. Ce qu’il apporte en plus, c’est tout d’abord la possibilité de renommer les variables, les fonctions et j’en passe.
Le dump devient de plus en plus lisible, car il vous appartient!
Profitez pleinement de ce gros avantage.
Mais on peut citer des outils, comme RegMon , snort, ProcessExplorer, ou encore Wireshark, sans oublier les exécutables natifs comme regedit.
Ceci dis, si vous avez confiance en vous et en votre analyse, le débuggeur et le désassembleur suffira .
-Une dernière petite chose qu’il faut à mon goût penser, c’est que nous partons sur la base que l’exécutable à analyser peut faire n’importe quoi ; c’est pour cela je vous conseil de désactivé l’accès à tous types de réseaux, que ce soit un réseau local ou autres.
Je pense avoir résumé le tout, vous êtes à présent apte à analyser un petit malware.
Je tiens à préciser que je ne fournirais aucun binaire relatif à mon analyse, afin d’éviter toutes détériorations massives par des kiddies ou autres.
Au cours de ce petit post, je vais présenter les actions de notre petit malware.
Si il y a des passages où l’analyse est erroné, n’hésiter pas à prendre contact avec moi, il s’agit de ma première analyse de malware.
Je vous file quelques petits papers qui peuvent être intéressant à lire avant :
-http://www.netix.free.fr/tutos/ida/ida1/ida1.htm -> prise en main d’IDA.
-http://milw0rm.com/papers/133 -> Anatomy of a Malware, ce pdf vous présente une analyse concrète avec dumps.
Après c’est quelques avertissements, nous allons pouvoir attaquer le vif du sujet.
Premier contact avec le loader.
Nous allons tout d’abord vérifier si notre exécutable est protégé contre le reversing.
Il peut être en effet packer, ce qui peut nous gêner au cours de notre analyse.
Je lance un coup de PEID sur l’exécutable.
Je vais donc aller, regarder du côté des sections de l’exécutable et là..
Le nom des sections est UPX0 etc. En tant qu’être normalement constitué, je télécharge le packer UPX, et puis je le test avec sa fonction d’ unpack sur mon exécutable.
Je relance PEID, pour voir si ce n’était pas un vilain trick du codeur.
Le ton est a priori donné, nous allons débuguer/désassembler un code C/C++, une bonne nouvelle me direz vous.
Trip in da binaire
Et nous voilà partis, IDA d’un côté, et Olly de l’autre, nous sentons l’adrénaline qui monte, let's go !!
Dès le début de notre analyse, on remarque des actions plutôt bizarre : on se retrouve avec des appels aux apis GetTickCount et Sleep().
C’est à ce moment là que l’on se demande a quoi il joue : c’est en faite très simple, il s’agit d’un anti-debug (abrégé anti-dbg ).
Si l’exécutable est debuggué il se peut, que vous allez rester du temps sur une instructions, or si le sleep dure plus de temps (millisecondes) que celui demandé, on se retrouvera avec une différence de seconde!
Bon, un petit anti-dbg qui vaut pas grand-chose à mon avis, continuons.
Nous tombons, sur une routine qui va décrypter une chaîne de caractères : c’est enfaîte un xor de la lettre avec le nombre 139.
Un petit code C est fournis en fin d’article pour décoder ce genre de chaîne.
Nous avançons, on manipule des structures du type PROCESS_INFORMATION et STARTUPINFO, on flag les structures de façons a avoir une fenêtre caché, si un éventuel appel à CreateProcess.
On récupère à présent le path sur le dossier temporaire de la bécane, grâce à GetTempPath(), c’est un peu plus loin que l’on va formater une chaîne de caractère du type : DossierTemporaire\services.exe.
On se doute que ce fichier sera, le cœur de notre ver.
Nos petites suppositions était loin d’être fausse, car le loader va créer ce fichier dans le dossier temporaire justement, on y écris le code binaire qui est stocké dans le loader.
On lance alors le processus, services.exe, précédemment créer (d’où le flag des structures etc.).
Nous voilà déjà avec un binaire pas très gentil (supposons) de créer, et de lancer.
Continuons!
Afin de ne pas alerter la victime, le loader va tout d’abord, créer un fichier image.jpg dans le dossier courant, pour après allez l’afficher dans une fenêtre.
Me direz vous, il faut pas être très fin pour ne pas se douter de quelque chose, mais passons.
Voilà, le loader s’arrête ici.
A présent, analysons services.exe.
Services.exe, un parfait cachottier.
De retour, accompagné de nos fidèles instruments.
Petit reflex, vérifié si l’exécutable n’est pas protégé.
Première chose que nous remarquons d’intéressants, c’est bien sure l’appel à deux calls.
On s’engage droit dedans, on trace, on trace, de call en call, les routines s’éclaircissent.
On comprend peu à peu qu’il s’agit enfaîte des routines qui se chargent de décrypter toutes les chaînes dont le programme aura besoin.
Et cela, grâce a un xor de la lettre et du chiffre 7 cette fois-ci.
Le programme fait ensuite appel aux APIs GetProcAddress et GetModuleHandle afin de récupérer l'adresse des API qui lui seront utile par la suite.
Une fois ceci effectué, on constate une injection de code dans l’explorer.exe!
Rien de bien croustillant, juste un control au niveau de la mutes ainsi qu’un WinExec sur le services.exe justement.
On ne se décourage, on continus.
Cette fois-ci nous arrivons sur une récupération de pointeur sur la fonction InternetReadFile exportée par WinInnet.dll, on génère ensuite une chaîne de caractères de 6lettres, et là.. On télécharge un fichier hébergé à l’adresse : http://james.ccpower.ru/dima.exe, le fichier est donc enregistrer sous le nom de la string précédemment généré dans le répertoire courant.
(Par faute de temps je n’ai pas analysé cette exécutable, si une personne l’a déjà fait, qu’il me fasse signe merci.)
Une fois le fichier écrit, on l’exécute bien évidemment.
A présent, on aperçoit plusieurs apis/fonctions permettant de formater des chaînes de caractères.
Tout d’abord, on formate une chaîne du genre : « C:\\services.exe:*:Enabled:Flash Player2 » ..
Mais pourquoi?!
Juste en dessous, on crée une clé dans la base de registre Windows, a cette emplacement : « HKEY_LOCAL_MACHINE\\Software\\Microsoft\\Windows\\CurrentVersion\\Run\\ » sous le nom de FlashPlayer2..le petit vilain : ).
On a bien compris, cette clé va permettre d’assurer l’exécution de l’exécutable lors des redémarrages de l’ordinateur.
Une autre clé de créer, cette fois ci c’est ici : « HKEY_LOCAL_MACHINE\\SYSTEM\\CurrentControlSet\\Services\\SharedAccess\\
Parameters\\FirewallPolicy\\StandardProfile\\AuthorizedApplications\\List\\ » avec pour nom le path vers l’exécutable, et pour valeur le full path concaténé avec « :*:Enabled:Flash Player2 » (d’où notre formatage de chaîne de caractère précédemment).
Cette clé va permettre d’autoriser les connections de services.exe, le firewall Windows ne viendra donc pas afficher de message d‘alerte par exemple.
Mais, une question devrait vous venir à l’esprit : le « :*:Enabled:Flash Player2 », que signifie t-il?
Hum apparemment, c’est histoire de tromper l’utilisateur.
Allez donc voir dans le panneau de configuration, dans les propriétés du firewall de Windows, dans les exceptions.. Que voit-on? Flash Player2 : ).
A présent, la dernier clé ajouté à l’emplacement : « HKEY_CLASSES_ROOT\\.htc ».
On y créer une clé qui se prénomme : Content Type avec la valeur ryan1918.com.
Bon, cette fois ci c’est plutôt explicite, on change le mime type des fichiers .htc.
Nous continuons, jusqu’à tomber sur une routine de décryptage de chaîne de caractères, on y trouve des messages en toutes langues du genre : « c'est pas toi?!! » ou « emoticon with your face ».
Ces messages correspondraient normalement a ceux envoyé par MSN afin d’assurer la propagation du ver.
Nous arrivons à la fin, le plus juteux sûrement, une socket!
En analysant un peu les routines, on constate que c’est enfaite une connection sur un serveur irc (asl.aldanma.net) sur le port tcp 7575.
Cependant, le malware prend le soin de récupérer des informations sur lequel il est lancé, comme la langue utilisé (par le biais de GetLocaleInfo).
Ensuite on formate une chaîne de caractères qui nous servira de pseudo sur le serveur, une chaîne du style : « [FRA-0H-avwooezrf ».
C’est ici que la première partie de cet article s’arrête : ).
J’ai décidé de traiter le dernier call, le plus intéressant et le plus long à analyser, la semaine prochain donc, cela vous laisse le temps de mener votre petit enquête vous aussi.
Mais normalement.. Une question subsiste.
Lors de l’injection de code dans l’explorer au début de notre malware, comment peut-on bien faire pour debugguer la routine lancée par le thread?
Je vais vous filer une petite astuce.
Tout d’abord, créer vous un programme bidon, une messagebox tout simplement.
Nous allons l’ouvrir avec Olly, lancer le prog, et donc ne pas valider la messagebox, de sorte que le processus reste en debug.
Ensuite, nous ouvrons notre malware sous Olly.
Nous arrivons a l’OpenProcess(), nous allons alors modifié le PID du processus sur lequel on va créer le remote thread, de sorte a pouvoir le debugguer.
On modifie donc le registre qui va être pusher pour l’appel a OpenProcess.
Nous allons donc ouvrir notre processus ’bidon’, notre messagebox.
Ensuite au moment du VirtualAllocEx, nous récupérons dans eax l’adresse sur laquelle on a écrit les données.
On retourne du côté de notre messagebox sous Olly, et on s’en va rechercher cette adresse justement.
« No Memory Address », bien évidemment Olly n’est pas au courant que nous avons allouer de la mémoire dans le processus (VirtualAllocExec), on va donc dans view, puis Memory.
Nous recherchons donc notre adresse, et là magique ça fonctionne!
A présent nous posons un break point sur la routine, et nous allons lancer le CreateRemoteThread à partir du Olly qui debug notre malware.
Et BIM ça break!
Voilà une petite astuce permettant de pouvoir tracer une routine créer dans un autre processus.
Ce petit article, est donc terminé, en espérant avoir été clair, et vous avoir apporter quelque chose.
Cette analyse, m'aura beaucoup apporter, que ce soit au niveau de la manipulation d'outil tel que OllyDbg et IDA, mais aussi sur le plan de la compréhension par le biais de dump asm.
N'hésiter donc pas, à analyser un binaire, que ce soit un malware ou pas, on y trouve souvent des petites techniques intéréssantes au niveau coding.
Je vous file un petit code permettant de décrypter des chaînes qui sont xorer avec une certaine clé ainsi qu‘un petit pack contenant les binaires et les .idbs (faites en bonne usage):
-Dexor.c.
-Pack_Analyse_Naked.com.rar.
Cya.
PS : Merci à Baboon!
samedi 2 février 2008
3v1l 0r n0t ? - Part I.
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